Dette publique : quel est son impact en Europe ?

La dette publique sert à désigner l’ensemble des engagements financiers d’un Etat à une date précise. Elle résulte des ressources empruntées puis remboursées par l’Etat. A la fin de l’année, l’Etat présente un solde budgétaire : lorsqu’il est négatif, il s’agit d’une situation de déficit public. Après une baisse de la dette publique, la crise du Covid-19 a créé un nouveau déséquilibre et creusé la dette publique. Quel impact a la dette publique en Europe ? Réponse dans cet article.

Dette publique : l’Europe à l’épreuve de la crise sanitaire

Aujourd’hui, les Etats du monde entier et notamment de l’Europe assistent à une urgence double. D’une part, il convient de soutenir les citoyens (entreprises et ménages) tandis que d’autre part il faut relancer l’économie au plus vite.

Le problème qui se pose est l’alourdissement de la dette publique, que ce soit en France comme en Europe. Avant la crise économique de 2008, la dette publique des pays en Europe avoisinait environ 75 % du PIB (produit intérieur brut). Après cette crise, la dette avait augmenté pour se stabiliser pendant environ 10 ans. Cependant, les récentes mesures de confinement ont eu un impact considérable en Europe. Les nombreux plans de relance mis en place ont fait grimper la dette publique à 120 % du PIB, selon le FMI (Fonds monétaire international).

Si la situation était pire au lendemain de la seconde guerre mondiale, avec un endettement de plus de 200 % du PIB, il reste que les Etats européens doivent aujourd’hui rembourser plus de 60 milliards d’euros. Il faut donc trouver un angle d’attaque pour aborder cette situation. Cela participe au programme de relance d’après-crise pour les finances publiques.

Une stratégie commune à adopter face à la dette publique

La dette publique qui s’immisce dans l’ensemble de l’Europe implique de prendre une décision stratégique commune. La crise sanitaire actuelle a remis sur le devant de la scène la question de la mutualisation des dettes. Pour trouver une stratégie de qualité, certains décideurs européens ont émis l’hypothèse des coronabonds. Ces obligations seraient émises pour assurer notamment le financement d’investissements dans certaines infrastructures et pour maintenir les régimes d’assurances santé et chômage. La question de la dette commune entraîne quelques réticences et interrogations du côté des pays. C’est le cas des Pays-Bas et de l’Allemagne qui s’opposent à la stratégie des coronabonds.

Si l’on part de l’idée d’une dette commune, cela implique forcément une entente solide entre les pays de la zone euro. Il faudrait donc faire en sorte que les pays qui sont peu endettés viennent en aide à ceux qui le sont beaucoup plus. Or, l’Europe est scindée en plusieurs parties, entre les pays qui souhaiteraient être aidés et ceux qui sont réticents. On retrouve ici au bon souvenir l’aide apportée à la Grèce en 2015.

Une mutualisation de la dette publique sur un plan européen impliquerait une externalisation de la charge de la dette vers tous les pays considérés comme peu endettés. Encore faut-il trouver un consensus entre les Etats et pousser les pays les plus endettés à adopter un comportement adapté à la situation. Certains pays préconisent de renforcer la surveillance dans l’Union européenne, avec une obligation pour chaque pays d’obtenir au préalable l’accord des autres pays européens pour garantir sa dette.

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